Comment négocier les frais d’entrée et de versement en assurance-vie ?
L’assurance-vie fait partie des placements préférés des Français, notamment pour sa fiscalité avantageuse. Pourtant, à l’heure où le rendement des fonds en euros s'essouffle, il est primordial de préserver chaque euro investi pour maintenir la performance de son épargne.
Parmi les nombreux frais liés à l’assurance-vie, les frais de versement prélevés à chaque dépôt sont particulièrement décriés, car ils érodent le capital avant qu’il ne produise des intérêts. Or ces frais peuvent être négociés auprès de son assureur.
Dans cet article, nous vous expliquons comment fonctionnent ces frais et vous présentons les meilleurs leviers pour négocier les frais de versement en assurance-vie.
Sommaire
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📍 7 leviers pour négocier les frais de versement de l’assurance-vie
- ✓ Identifier les frais abusifs ou excessifs qui impactent la performance d'une assurance-vie
- ✓ Choisir une assurance-vie sans frais de versement
- ✓ Effectuer un versement important
- ✓ Opter pour des versements réguliers
- ✓ Valoriser son antériorité
- ✓ Ouvrir plusieurs contrats
- ✓ Faire jouer la concurrence
- 🔍 Définition et fonctionnement des frais de versements
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📌 FAQ : les questions fréquentes la négociation des frais de versement en assurance-vie
- ✓ Quels frais peuvent être négociés sur une assurance-vie ?
- ✓ Pourquoi je perds de l'argent avec mon assurance-vie ?
- ✓ Est-il possible d'éviter certains frais en assurance-vie ?
- ✓ Comment comparer les frais d'un contrat d’assurance-vie ?
- ✓ Quels sont les impacts des frais sur le rendement d'une assurance-vie ?
📍 7 leviers pour négocier les frais de versement de l’assurance-vie
✓ Identifier les frais abusifs ou excessifs qui impactent la performance d'une assurance-vie
Beaucoup d’épargnants acceptent les frais inscrits au contrat sans en comprendre l’impact sur la performance à long terme. Or dans certains cas, des frais — en particulier les frais d’entrée supérieurs à 2 % ou les frais de gestion supérieurs à 1,5 % — peuvent être considérés comme excessifs, surtout sans contreparties (conseil personnalisé, allocation active, etc.).
Exemple d'argument à avancer : « J’ai examiné les frais prévus dans ce contrat, et certains me paraissent excessifs par rapport à la moyenne du marché. Pouvez-vous m’expliquer à quoi correspondent ces frais, et si un geste est possible pour les ajuster ? »
✓ Choisir une assurance-vie sans frais de versement
Au lieu de négocier les frais de versement en assurance-vie, pourquoi ne pas directement les éviter ? De plus en plus d’assurances-vie — en ligne notamment — ne facturent aucuns frais d’entrée. Ces contrats se distinguent par leur transparence, leur accessibilité et surtout, par une structure de frais allégée. Ces offres s’accompagnent souvent de frais de gestion réduits et de supports optimisés pour limiter les coûts.
Exemple d'argument à avancer : « J’envisage également d’ouvrir mon contrat auprès d’une plateforme en ligne sans frais d’entrée, de versement et d’arbitrage. À moins que vous ne puissiez vous aligner, je préfère opter pour une solution plus compétitive. »
✓ Effectuer un versement important
Plus le montant investi est élevé, plus l’épargnant a de poids dans la négociation des frais d’entrée ou de versement. À partir de 10 000 €, les assureurs sont enclins à accorder une réduction partielle des frais.
Exemple d'argument à avancer : « Étant donné le montant que je souhaite investir, pouvez-vous faire un geste sur les frais d’entrée ? Je suis en train de comparer plusieurs contrats. »
✓ Opter pour des versements réguliers
S’engager à effectuer des versements réguliers (mensuels ou trimestriels) est un bon moyen de faire baisser les frais d’entrée et/ou de versement. Même si les montants unitaires sont plus faibles qu’un versement unique, la régularité des apports garantit un flux de capitaux dans la durée.
Exemple d'argument à avancer : « Comme je prévois de mettre en place des versements mensuels sur le long terme, pouvez-vous me proposer des frais réduits, voire nuls, sur ces apports réguliers ? »
✓ Valoriser son antériorité
En échangeant avec son assureur ou son conseiller bancaire, il ne faut pas hésiter à mettre en avant la durée de sa relation, sa fidélité et les autres produits détenus chez lui (assurance auto, PEL, etc.). Cette ancienneté est un argument solide pour demander un effort commercial : il est plus coûteux pour un assureur de perdre un client que de rogner sur ses frais.
Exemple d'argument à avancer : « Étant client chez vous depuis plusieurs années et détenant déjà plusieurs contrats, j’aimerais savoir s’il est possible d’obtenir une réduction sur les frais d’entrée en reconnaissance de ma fidélité. »
✓ Ouvrir plusieurs contrats
Ouvrir plusieurs contrats d’assurance-vie auprès de différents assureurs est non seulement une stratégie de diversification intelligente, mais aussi un levier de négociation efficace. Chaque assureur propose une gestion propre à ses fonds en euros et unités de compte, avec des allocations variables en obligations, immobilier, ETF ou OPCVM. Cela permet d’ajuster son portefeuille à son profil de risque et à ses objectifs financiers.
Exemple d'argument à avancer : « Je prévois d’ouvrir plusieurs contrats d’assurance-vie pour diversifier mes supports et les assureurs. Si vous êtes en mesure de m’accorder des conditions avantageuses sur les frais, je pourrais choisir de placer une part plus importante chez vous. »
✓ Faire jouer la concurrence
Faire jouer la concurrence est l’une des stratégies les plus puissantes pour négocier les frais de versement en assurance-vie. Avant de signer, il faut prendre le temps de comparer les offres. Les assureurs traditionnels ne peuvent pas toujours rivaliser, mais ils ont une marge de manœuvre dans certains cas. Mentionner explicitement les offres concurrentes sur le marché peut les inciter à revoir leurs frais à la baisse.
Exemple d'argument à avancer : « J’ai étudié plusieurs contrats, notamment en ligne, qui proposent des frais de versement nuls. Si vous souhaitez que je privilégie votre offre, pouvez-vous vous aligner ou au moins réduire les frais d’entrée et de versement? »
🔍 Définition et fonctionnement des frais de versements
💰 Qu’est-ce que sont les frais d’entrée en assurance-vie ?
Les frais d’entrée en assurance-vie correspondent à un pourcentage prélevé sur chaque versement effectué au contrat. Ils sont aussi couramment appelés frais de versements.
Les frais d’entrée imputent directement le montant net de l’épargne investie : si le contrat prévoit des frais d'entrée de 3 %, un versement de 1 000 € se traduira par un dépôt net de 970 €.
Le montant des frais d’entrée varie en fonction du contrat souscrit. Ils sont généralement compris entre 0 et 5 % du montant versé, le maximum fixé par le Code des assurances. En pratique, les taux oscillent entre 2 et 4 %, et sont généralement dégressifs en fonction du montant déposé.
Ces frais ne sont pas systématiques. Ils sont d’usage chez les banques traditionnelles, mais la plupart des assurances et banques en ligne proposent des contrats sans frais de versement.
En outre, certains supports d’investissement peuvent prélever des frais de versement supplémentaires. Il s’agit notamment des fonds d’investissement (OPC), des fonds en euros, ou des SCPI (Société Civile de Placement Immobilier), qui facturent des frais jusqu’à 10 %.
💡 À quoi servent les frais d’entrée ?
Les frais d’entrée constituent une commission qui rémunère l’intermédiaire d'assurance, c'est-à-dire le courtier ou le conseiller bancaire qui propose le contrat.
Mais en réalité, les frais de versement constituent une marge de négociation pour les banquiers et assureurs. Ils peuvent aisément y renoncer afin de convaincre un client de souscrire le contrat.
En effet, la marge perdue peut être compensée par d’autres types de frais (frais de gestion, frais d’arbitrage, frais de sortie ou frais associés aux supports d’investissement).
✅ Pourquoi négocier les frais de versements ?
Les frais de versement impactent la rentabilité d’une assurance-vie et doivent à ce titre être négociés.
Voici une simulation de l’impact des frais sur le rendement de l'assurance-vie sur plusieurs années :
Un investisseur place 20 000 € sur un contrat d’assurance-vie avec un rendement brut annuel de 4 %, qu’il conserve pendant 10 ans. Les frais de versement s'élèvent à 2 % et les frais de gestion annuels à 1 %.
Il souscrit un second contrat avec des frais de versement de 3 % et des frais de gestion annuels de 2 %. Il y dépose 20 000 € et le conserve également 10 ans.
- Avec le premier contrat, le capital brut s’élève à 26 340,76 € après 10 ans
- Avec le deuxième contrat, le capital brut s’élève à 23 648,49 € après 10 ans
Le premier contrat offre un gain de 2 692,27 € par rapport au deuxième contrat aux frais plus élevés. La somme de ces frais conséquents réduit les gains de près de 11,38 % sur 10 ans.
La combinaison des frais de gestion annuels et des frais de versement pèse lourdement sur le capital final, diminuant significativement la rentabilité à long terme. Il est donc essentiel de comparer les contrats et de privilégier ceux qui appliquent des frais réduits afin d’optimiser le rendement de l’épargne.
📌 FAQ : les questions fréquentes la négociation des frais de versement en assurance-vie
✓ Quels frais peuvent être négociés sur une assurance-vie ?
Les frais qui peuvent être négociés sur une assurance-vie sont :
- Les frais d’entrée à chaque versement
- Les frais de gestion annuels
- Les frais d’arbitrage
- Les frais de gestion pilotée
- Les frais sur les supports (unités de compte, fonds euros, etc.)
- Les frais de sortie
✓ Pourquoi je perds de l'argent avec mon assurance-vie ?
Plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi l’assurance-vie semble faire perdre de l’argent :
- Les frais (versement, gestion, arbitrage, supports) amenuisent la performance
- La valeur des unités de compte est en baisse
- Le rendement des fonds en euros est plus faible
- L’allocation des actifs est mal structurée
✓ Est-il possible d'éviter certains frais en assurance-vie ?
Oui, il est tout à fait possible d’éviter certains frais en assurance-vie, à condition de bien choisir son contrat :
- Les frais de versement
- Les frais d’arbitrage
Dans le cas des frais de gestion pilotée, des frais de gestion annuels et des frais sur les unités de compte, ils ne sont pas évitables, mais négociables.
✓ Comment comparer les frais d'un contrat d’assurance-vie ?
Pour comparer les frais d’une assurance-vie, il faut :
Relever tous les types de frais à comparer (versement, gestion, arbitrage, supports)Faire une simulation avec un montant et une durée de détention identique.
✓ Quels sont les impacts des frais sur le rendement d'une assurance-vie ?
Les frais d’une assurance-vie ont un impact direct sur la performance de l’épargne. Même si les rendements annoncés semblent attractifs, les frais grignotent les gains potentiels année après année.
À court terme, l’impact des frais semble minime ; mais sur 10 ou 20 ans, la somme des frais, même avec différence de 1 %, représente des milliers d’euros en moins sur l’épargne finale.