Le dollar plus fort que l’euro : à quoi nous devons nous attendre ?
C’est historique, l’euro a atteint son plus bas niveau face au dollar depuis 20 ans. Cette chute a eu lieu cet été à deux reprises, avec une tendance de fond de moyen terme qui demeure négative pour l’euro, la monnaie unique.
Cette tendance serait susceptible de s'accroître avec une prolongation sur le long terme, c’est ce que pensent du moins certains analystes. De ce fait, plusieurs questions taraudent les Européens. Est ce que le dollar est plus fort que l’euro ? À quoi cette baisse de l’euro est-elle due ? Quelles seront les conséquences économiques pour l’Europe ? ou encore, l’euro va-t-il remonter face au dollar ?
Pourquoi le dollar a-t-il surpassé l'euro ?
Au regard des investisseurs, la Banque Centrale Américaine (FED) et la Banque Centrale Européenne (BCE) ont adopté deux stratégies bien distinctes depuis mars dernier. D’un côté, la FED qui s’est engagée dans une lutte contre l’inflation en jouant sur les taux directeurs. De l’autre côté, la BCE qui s’est contentée d’attendre et qui n’a pas adopté de réelles stratégies économiques.
Dès lors, les taux d’intérêts aux niveaux plus élevés aux Etats-Unis appâtent davantage d'investisseurs sur le marché, faisant du dollar une monnaie bien plus lucrative que la monnaie unique.
Ajoutons à cela que l’inflation en zone euro serait susceptible d’engendrer une hausse des taux de 0,75%. Une veille est de rigueur pour la BCE qui se doit de mettre en place une politique monétaire face aux disparités conséquentes entres les divers pays européens afin d’assurer parité et stabilité. Une prévention de vigueur face à une possible crise de la dette souveraine dans certaines zones ou pays endettés comme l’Italie.
Pour sortir de cet état, il serait possible pour le BCE de marquer une pause durant la récession qui a lieu début 2023, puis de contracter de nouveau sa politique monétaire lorsque l’économie se redressera. C’est ce qu’on appelle une approche « Stop & Go ».
Enfin, la guerre en Ukraine n’arrange pas la situation économique en Europe, bien au contraire… Face au conflit en Ukraine, l’Union Européenne a élaboré des sanctions financières et économiques contre la Russie et a décidé de clore sa dépendance énergétique notamment en approvisionnement en gaz. Ainsi une crise énergétique se profile et fait fuir les investisseurs vers des monnaies plus stables comme le dollar au vu de la situation actuelle.
Pour toutes ces raisons, le dollar ressort alors désormais plus fort que l’euro. Reste à savoir quelles en seront les conséquences…
Les conséquences de la forte valorisation de la monnaie américaine et de la baisse de l'euro
L’Europe qui importe plus que ce qu’elle n’exporte se retrouve fortement impactée par cette valorisation. Nous vous expliquons pourquoi. Le continent européen importe seulement 40% de produits manufacturés en euro contre plus de la moitié en dollars.
En outre, le dollar est la monnaie de référence de certaines matières premières tels que le pétrole ou le gaz ce qui n’arrange en rien les affaires de l’Europe…Puisque le prix de ces actions ne fait qu’augmenter en raison du conflit en Ukraine et de l’inflation.
Nous assistons alors à une dépréciation de l’euro suivie d’une augmentation du taux de change, car il faudra désormais beaucoup plus d’euros pour se procurer une quelconque monnaie du monde. Par exemple, une perte d’1 euro équivaut à 1 dollar.
Les importations en ressortent donc davantage coûteuses et les entreprises européennes sont beaucoup moins performantes. L’Europe, qui dans ses échanges internationaux privilégie les importations, tend ainsi vers le négatif et entraîne une chute du pouvoir d’achat de ses ménages.
Baisse de l'euro : les entreprises gagnent-elles en compétitivité ?
Comme vous l’aurez compris, la baisse de l’euro est lucrative pour les entreprises qui sont principalement exportatrices à l’échelle mondiale. Les pays hors de la zone européenne bénéficient d’un avantage considérable sur l’achat puisque leur monnaie prend de la valeur contrairement de celle où elles achètent.
Par corrélation, les entreprises exportatrices (voitures, luxe, aéronautique…) gagnent en croissance sur leurs parts de marché, au détriment des importatrices qui, elles, perdent en compétitivité et voient leur carnet d’adresses s’amoindrir.
Les plus touchés par cette dépréciation de l’euro sont les entreprises à faible exportation ou celles liées aux matières premières ou encore aux énergies. Les entreprises à l’origine de la production du zinc, de l’urée, de l’aluminium et de l'ammoniac pâtissent de l’augmentation du prix du gaz indexé sur le dollar.
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L’euro va-t-il remonter face au dollar ?
La Banque centrale européenne tente de limiter la baisse de l’euro sans opter pour une quelconque politique de ciblage du taux de change, et encore moins une politique dédiée à la croissance économique. Son seul but est de stabiliser au mieux la monnaie européenne face à toutes les monnaies mondiales, en particulier celle des Américains.
Une décision validée par le Conseil des gouverneurs qui dit cela est compatible avec une inflation à hauteur de 2% à moyen terme.
Grâce aux nouvelles mesures de normalisation de politique monétaire qui ont été prises à partir de cet été, la BCE compte sur un taux annuel d'inflation de 6,8% en 2022, suivi d’une décroissance à 3,5% en 2023 et enfin à 2,1% en 2024.
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