By Bruno Martins

Comment maîtriser le besoin en fonds de roulement (BFR) : les conseils des DAF

le besoin en fonds de roulement (BFR) : les conseils des DAF

Les DAF savent à quel point le besoin en fonds de roulement (BFR) est témoin de la santé des entreprises.

C’est pourquoi, ils en connaissent toutes les ficelles et veillent consciencieusement à le réduire. Aujourd’hui, ils vous dévoilent toutes les alternatives qui s’offrent aux entrepreneurs et autres directeurs financiers pour maîtriser le BFR.

📌 Petit rappel sur la définition et sur le calcul du besoin en fonds de roulement 

Pour comprendre et maîtriser le besoin en fonds de roulement, et ainsi bien gérer sa trésorerie, il est essentiel de connaître sa définition et la manière de le calculer.

✓ Qu’est-ce que le BFR ?

Avant de définir le BFR, il faut revenir sur certaines notions de base, bien connues par les comptables et les financiers.

Parmi celles-ci, il y a d’abord le coût de revient qui englobe le montant total de la production du produit ou des services vendus. Il y a ensuite le prix de vente qui doit couvrir le prix de revient ainsi qu’une marge bénéficiaire. Il faut aussi savoir qu’avant de percevoir ces revenus, l'entreprise doit souvent engager des dépenses préliminaires, comme l'achat de stocks, par exemple. Ces sommes devront être payées à des fournisseurs avant la vente du produit.

Et c’est ce décalage au niveau de la trésorerie, entre les dépenses et les recettes, qui forme le besoin en fonds de roulement (BFR).

✓ Méthode de calcul et d’interprétation du besoin en fonds de roulement ?

Selon le ministère de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, le besoin en fonds de roulement, qui fait partie des éléments les plus importants du bilan comptable, se calcule comme suit :

BFR = la valeur brute des stocks + la valeur brute des créances clients et comptes rattachés – les dettes fournisseurs et comptes rattachés.

Si le besoin en fonds de roulement se révèle négatif, alors l’entreprise est en excellente santé financière. Lorsqu’il est nul, cela témoigne d’un certain équilibre vu que la société n’a pas généré d’excédents, mais qu’elle réussit quand même à couvrir ses dépenses. Enfin, si le BFR est supérieur à 0, cela témoigne d’une situation critique. L’entrepreneur ne dispose pas alors des ressources nécessaires pour le financement des besoins de son projet.

📢 Les conseils pour maîtriser le BFR

Un bon DAF se base sur les trois éléments utilisés pour le calcul du besoin en fonds de roulement afin d’établir sa stratégie pour réduire et maîtriser le BFR. Il va donc agir sur les stocks, sur les créances clients et sur les dettes de l’entreprise.

✓ Agir sur les stocks afin d’optimiser son BFR

Le niveau de stock détenu par une entreprise a un impact significatif sur son besoin en fonds de roulement. En effet, il représente les achats de matières premières ou de produits, qui sont en attente d'être vendus ou actuellement en production. Plus il sera important, plus il va augmenter le BFR de l’entreprise.

Afin de le gérer efficacement, plusieurs mesures peuvent être prises selon les directeurs financiers. Il y a d’abord la possibilité d’accélérer les délais de livraison afin d’augmenter la vitesse de rotation des stocks.

Ensuite, il est aussi recommandé de faire une réduction des délais de production afin de diminuer la quantité de stocks en cours.

Il est également possible de modifier la stratégie de l’entreprise en choisissant de fonctionner principalement en flux tendus. Notez que cette technique d’optimisation de la production, inspirée du toyotisme, est surtout adaptée aux industries. Elle a aussi certains inconvénients, puisque la société peut se retrouver en rupture de stocks.

✓ Améliorer la gestion des créances clients pour maîtriser son BFR

Les créances sont les sommes dues par les clients aux entreprises. Plus ces dernières vont s’amasser, plus l’entreprise perdra son équilibre financier et plus sa trésorerie sera mise à mal. Le besoin en fonds de roulement ne fera alors que croître menaçant la société de faillite.

L’action sur le poste clients peut se faire de différentes façons. Premièrement, il est possible d’exiger le règlement d’un acompte avant la réception de la marchandise.

Deuxièmement, certains DAF proposent des escomptes à leurs clients qui règlent leurs dus de manière anticipée.

Aussi, un système de relance efficace peut inciter les clients à s’acquitter de leurs impayés.

Quatrièmement, certains directeurs financiers veillent à trier sur le volet leurs nouveaux clients, afin de minimiser les risques pour leur société. D’autres, obligent ces derniers à procéder aux paiements dans des délais plus courts que ceux autorisés aux clients fidèles.

Pour terminer, même si cela peut toucher à la rentabilité, certains entrepreneurs choisissent la solution de l’affacturage. Cette technique est définie, par le droit commercial, comme étant de la sous-traitance du recouvrement des factures à une société financière. Cela permet donc de boucher le trou dans la trésorerie contre une commission.

✓ Gérer convenablement les dettes fournisseurs

Si certaines entreprises ont pour stratégie d’allonger au maximum le délai de paiement des fournisseurs, il est important de régler ces dernières dans le délai maximal fixé par la loi. Par défaut, il est limité à 30 jours, à compter de la date de réception des produits ou de l’accès à la prestation. Pour déjouer le piège des dettes, l’entrepreneur devra négocier, dès la rédaction du contrat, une marge de temps plus longue.

D’autre part, en commandant de la marchandise ou des services, l’entreprise devra très bien étudier son besoin en approvisionnement, afin d’éviter des livraisons qui ne sont pas actuellement essentielles. Cela peut l’aider à mieux gérer sa trésorerie et à éviter d'avoir des factures à payer trop rapidement.

Pour vos besoins de trésorerie, n'hésitez pas à consulter notre guide sur les différents financements ou crédits professionnels possibles.

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